vendredi 13 avril 2012
Espace Soutine à Lèves
Le dodo de Yannick JAULIN mise en scène Laurent BRETHOME
Il ne court pas, il ne vole pas, le dodo piète.
Le dodo grossit sur l’archipel des Mascareignes au xvie siècle. L’écrivain Buffon, naturaliste du xviiie siècle, le décrit : « On dirait qu’il est composé d’une matière brute, inactive, où les
molécules vivantes ont été trop épargnées. On le prendrait pour une tortue qui se serait affublée de la dépouille d’un oiseau. » L’animal disparaît presque aussi vite qu’il est découvert. Il
engendre aussitôt une mythologie littéraire considérable.
Sur scène, en patois, un conteur raconte l’aventure de ce drôle d’oiseau et, à travers elle, la fin d’une île sans prédateur, d’une culture originelle et d’un goût pour la gentillesse tombé en
désuétude. Mais un autre conteur se lève, veut sauver l’animal, lui donner la parole au nom des espèces disparues. L’homme fait de la bête l’emblème d’un monde en perdition ; un monstre de
symbole.
Y a-t-il encore une place pour le dodo dans ce monde ? Comment survivre quand son espèce est menacée ? Construit au fil de débats, d’improvisations, de chantiers publics, le solo de Yannick
Jaulin est traversé par les questions urgentes à l’ère de la globalisation et du nivellement des identités. Il met en scène les contradictions qui déchirent le conteur quand il contracte le «
syndrome du dodo » : comment rester debout quand son monde s’est dérobé sous ses pieds, si on est inadapté, hors des normes, comme le dodo ?
source : synopsis du spectacle, site du théatre du Rond Point
Au vrai, le dodo existe bien. ou plutôt existait. Il a disparu après l'invasion de l'île Maurice par les Néerlandais, massacré.
C'était un columbiforme, de la famille des raphidés. Un grand oiseau d'un mètre de haut pour une dizaine de kilogrammes.
Des scientifiques pensent le faire revivre à partir de l'ADN des os de l'animal conservés dans des musées et un pigeon dont l'ADN est très proche : le goura de Victoria, de Nouvelle Guinée.
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